Conseil d’agglomération 1er février 2022.signature de l’appel de la région Centre pour la formation de 200 médecins supplémentaires. Intervention de Bruno Nottin

Nous soutenons l’appel de la région car il faut une  volonté ambitieuse pour répondre à la carence de l’état en matière de santé.

La santé c’est la première priorité du budget de la région. Cela répond pleinement aux attentes de la population de notre région.

Mais si la santé relève d’abord de la compétence de l’Etat, c’est bien face à la carence de celui-ci que la Région souhaite accentuer sa mobilisation en faveur d’une santé pour tous et sur tous les territoires, au regard des enjeux collectifs que nous devons relever.

La région Centre et sa majorité de gauche est la première région à prendre à bras le corps cette question de la santé en mettant concrètement en œuvre des actions et surtout des moyens. Elle a été pionnière en la matière en investissant plus de 20 millions d’euros depuis 2008 et a mis en place le plan 100% santé en novembre 2019 avec pour objectifs de :

  • Former et installer davantage de médecins et professionnels de santé (la création du Groupement d’intérêt public Pro Santé Centre – Val de Loire est issue d’une mesure phare de ce plan qui vise la création de 300 postes de médecins salariés en région Centre Val de Loire d’ici la fin du mandat). Déjà nous comptons une vingtaine de médecins recruté à fin 2021, ainsi que la création de nouveaux centres de santé.
  • Inciter et accompagner les collectivités pour la création de résidences pro santé afin d’accueillir les futurs médecins dans le cadre de leurs stages.
  • Permettre l’accès aux soins de proximité dans chaque territoire.
  • Promouvoir la santé, de manière globale, avec des actions de prévention.
  • Impulser une dynamique d’attractivité territoriale en matière de recherche et d’innovation.

En Région Centre Val de Loire, ce défi est d’autant plus stratégique que :

  • le vieillissement de notre population, accentue les besoins en matière de santé.
  • notre région compte de nombreuses communes rurales ou de petites villes moyennes disposant d’une densité médicale faible, ne garantissant pas un accès de proximité à la santé. Et c’est notamment le cas dans notre agglomération, devenu un désert médical parmi les pires en France. 

Aussi, une « fracture sanitaire » s’est progressivement installée, contre laquelle la Région souhaite lutter à travers des actions concrètes, efficaces mais également innovantes.

Mais nous ne pouvons que constater que le gouvernement n’a pas pris en compte l’état réel de la situation sanitaire dans le pays. Alors que les hôpitaux publics sont au bord de l’asphyxie des décisions de fermeture de lits continuent. Le Ségur de la santé est loin du compte des besoins réels. Et que dire du zonage défini par l’ARS qui ne prends pas en compte les besoins réels de la région, tant sur les territoires ruraux que les territoires urbains. Nous devons exiger une cartographie de zone prioritaire sur la totalité du territoire régional.

Enfin, il faut bien voir que la lutte contre les déserts médicaux est indissociable de l’aménagement du territoire. Ainsi, une enquête menée par le Conseil National de l’ordre des médecins auprès des internes et des jeunes diplômés concernant  les facteurs d’installation des médecins, l’augmentation du tarif de la consultation  ainsi que les aides financières ne sont pas leurs priorités pour s’installer. La proximité de services publics arrive en tête des facteurs déterminant l’installation, à quasi-égalité avec la proximité familiale . Arrivent ensuite la présence de transports, d’équipements culturels et sportifs, une connectique satisfaisante et le travail du conjoint. Pour plus de 80 % des internes, la présence sur le territoire d’autres professionnels de santé ou d’un hôpital est primordiale, et que l’exercice salarié en centre de santé semble rendre les déserts médicaux plus attractifs.

Un rapport récent du Sénat relate le succès de ce dispositif en Saône et Loire. Les médecins employés par ce département bénéficient d’un contrat de 3 ans  renouvelable, avec un salaire indexé sur celui de la fonction publique hospitalière. Ils exercent 39 heures/semaine au sein de structures pluridisciplinaires, au rythme d’une consultation toutes les 20 minutes. Ils bénéficient de congés payés et de l’assurance maladie, à la différence des libéraux dont le délai de carence est de 90 jours. La présence d’un secrétariat leur permet de dégager du temps médical qu’ils ne consacrent qu’aux soins.

Cette voie apparaît donc bien comme la plus adaptée aux projets professionnels des jeunes praticiens qui aspirent à concilier qualité de vie et vie professionnelle de qualité.

Mais cette voie n’a jamais été celle de notre agglomération dont le bilan en matière de santé est désastreux. Seule la ville de Chalette a pris ses responsabilités en créant un centre de santé public municipal qui a permis à des milliers d’habitants de notre agglomération de trouver enfin un médecin traitant. Et enfin, il faut au niveau national lever le numerus clausus, qui a toujours été soutenu dans cette enceinte par la majorité de droite et ses présidents, et former ainsi à terme 12 à 15 000 nouveaux médecins/an.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s